‘Moi j’aime ça dormir au frais! j’avais chauffé un peu le foyer hier, pas beaucoup mais un peu, puis malgré que ma fenêtre était grande ouverte j’ai trouvé qu’il faisait chaud dans ma chambre. A la maison chez nous quand j’étais petit, il faisait froid… on gelait. On se cachait avec les grands manteaux de l’armée par dessus quatre, cinq, six couvertes pour pouvoir s’endormir. Ma mère avait peur du feu. Elle disait: on laisse mourrir le feu avant de se coucher. Mon père lui n’avait pas peur du feu mais il écoutait ma mère. Le matin j’ai vu des fois des glaçons à l’intérieur des vitres… Vois-tu j’ai passé à travers tout ça. Puis ma mère aussi et elle a vécu jusqu’à 92 ans.’ / J.
L’an dernier on avait remarqué des nids en forme de demi-coupe habilement accrochés sous les attaches du pont de l’Öresund. On aurait dit des nids de glaise faits au chalet et collés au plafond alors qu’ils sont encore mouillés, en se croisant les doigts pour qu’ils y restent fixés. Un peu d’observation nous a appris que ces nids sont construits par l’hirondelle rustique avec des petites boules de boue solidement consolidées avec des algues ou des herbes. Que ces nids résistent et servent à abriter une portée de quatre ou cinq oisillons en incubation pendant près de deux semaines et encore trois semaines après l’éclosion sans tomber de leur accroche, tient du miracle!
Notre promenade nous a amenés aujourd’hui à quelques pas de là. Encore une fois, la nature nous a servi un spectacle intéressant. Les martinets noirs (common swifts) étaient au rendez-vous. Le vent soufflant du nord-ouest frappait un petit escarpement en bordure de mer capturant ainsi des tas de moustiques dans son tourbillon. Une centaine de martinets noirs y faisaient la grande bouffe! Les martinets nous fascinent. Ils dorment, mangent et s’accouplent en vol. Ils ne s’arrêtent que pour la nidification. Quand les petits quittent le nid, ils s’envolent pour une période d’environ deux ans sans se poser!!!!! Ils ressemblent à des petites arbalètes volantes ultra rapides. Difficile à photographier mais un délice visuel qu’on apprécie pendant leur court passage annuel. /J.
Bêê bêêê bê-ê-êêê….que c’est drôle d’entendre les tout-petits agneaux bêêêler… un son tout nouveau tout frais qu’ils ne semblent pas encore reconnaître eux-mêmes. Pourtant c’est bel et bien eux qu’on entend, leur bêlement si timide et si facile à distinguer de celui des moutons et brebis. Aller marcher à Näsbyholm quand il fait beau c’est ravissant. D’abord conduire dans un coin bariolé de routes de terre étroitement bordées de très grands champs plait à Yvan. Ensuite notre marche nous permet d’observer des oiseaux de proie survolant les champs à la recherche d’une petite bouffe, des oiseaux aquatiques dans le grand lac, des oiseaux percheurs qui chantent cachés dans le feuillage abondant des arbres, des oiseaux de marais autour de l’étang, des vaches et des moustiques ainsi qu’un troupeau de plusieurs centaines de moutons avec leurs tout-petits mignons. Alors voilà je m’arrête fascinée et je les regarde…. ils me regardent, je leur parle et ils me racontent quelque chose que je ne comprends pas mais je les trouve beaux et je crois qu’ils le savent. Merci les petits! / J.
‘Georges est passé hier. Je te dis qu’on en a jasé un coup. C’est un vieil ami George. Ça fait des années qu’on se connait. On devait avoir une trentaine d’années. Je ne l’aimais pas au début. Je lisais les compteurs puis lui travaillait à la coopérative. Je le voyais puis je me disais ce maudit Lepage là, ça doit être baveux! mais non, il est bien fin. Puis plus tard on se voyait chez les p’tites soeurs. On restait après la messe pour placotter… longtemps….. Quand je restais plus qu’une demi-heure après la messe Monique s’inquiétait. Entre temps Georges c’était le chauffeur de monsieur Jules Brillant, mon premier boss. Il en a entendu des histoires Georges, il fallait être discret.’ /J.
Ce matin un ciel bleu sans fin, une brise douce et tiède, en perspective une promenade agréable catégorie ‘avec pique-nique’ i.e. une promenade plus longue sur un tronçon de ‘skåneleden’, le réseau de sentiers de 1300 km qui serpente la Scanie. On choisit le tronçon Knivsås-Torna Hällestad, ce sentier qui nous avait amené vers les pierres runiques fin mars. On suit le même sentier en s’émerveillant des paysages complètement transformés par l’explosion végétale printanière. La forêt de hêtres est sublime et quelque peu habitée par les moustiques… Yvan accélère. Au passage de la forêt au pâturage, un nouveau panneau d’info: vaches, veaux et taureaux paissant (qui broutent). Pas de problème ce n’est ni inhabituel ni menaçant dans les sentiers en Scanie. Sur les crêtes des coteaux on s’arrête pour dérouler un regard paisible sur des kilomètres vers l’horizon; d’abord les pâturages verts parsemés de vaches et de moutons, des bocages ici et là, le sillon d’un ruisseau, puis au loin les champs jaunes de canola. Le plus joli? les fleurs sauvages en abondance…. mauves, jaunes, blanches, délicates ou élancées elles nous réjouissent instantanément! Le chant des oiseaux nous accompagne tout au long de notre promenade.
La leçon du jour enseignée par nos petits amis? 1. le ‘willow warbler’ apprend à ses petits à chanter, ti-tu-ti-tu-ti-tu-ti chante le warbler à pleine voix, te-te-te-te-te répète le petit d’une voix hésitante. La cadence est parfaite, les tons en désaccord. 2. les petits pics crient famine de leur trou dans un tronc d’arbre, en attendant quelques instants on repère les parents qui viennent apporter de la nourriture. Une fois, deux fois, trois fois, ils se glissent dans le tout petit trou pour nourrir les petits qui continuent à demander. Quelle besogne! 3. on apprend le son grésillant du ‘wood warbler’ qu’il répète inchangé du même endroit, et à l’aller et au retour. / J.
Notre marche dans Torup (la forêt de hêtres enchantée) nous a amenés tout prêt d’un étang où on s’est arrêtés pour entendre les grenouilles. Mettez le volume à plein pouvoir! / J.
Papa me dit: ‘toi tu sais nager, même si la piscine est fermée présentement ça ne s’oublie pas. Alors pas de problème quand tu vas y retourner. Moi par contre, je ne sais pas nager, je coule. Je ne sais pas pourquoi…. je gigote trop… j’ai toujours eu peur de l’eau, ça fait que je gigote… j’ai peur de couler. Pourtant j’en ai suivi des cours de natation avec, comme professeur, Rémi Larose. La Compagnie de pouvoir nous payait des cours. Alors j’en suivais… c’est pour ça que je ne peux pas mordre la main qui m’a nourri…. c’était une bonne compagnie.’ / J.
Notre promenade du jour s’est faite en compagnie de Joséphine et Eric. Quand on ‘randonne’ ensemble, c’est souvent dans les collines de Glumslöv, à une cinquantaine de kilomètres de Malmö sur la côte ouest. Notre sentier longe la côte: d’un côté un paysage agricole vallonné regorgeant de canola d’un jaune très intense et de l’autre des falaises sablonneuses et abruptes jalonnées de petits trous abritant les nids des hirondelles de rivage. La pause- fika, au plus haut point du sentier, nous donne l’occasion d’admirer la mer. On voit d’abord une île (île de Ven) et un peu plus loin la côte du Danemark. Tout ce fantastique paysage nous ravissait sous un ciel immensément bleu. A l’arrivée on bouffe assis sur les quais d’un petit village de pêcheurs plutôt pittoresque en regardant des enfants s’amuser dans l’eau malgré le vent et les pauvres 13 degrés. Et hop! qui craint l’eau froide? /J. videos Y.
On parlait de la ‘super lune’ de ce soir. On disait qu’elle aurait l’air plus grosse parce qu’elle sera plus près de la terre. Papa me dit: mais je ne suis pas un physicien moi’ auquel je réponds: ‘mais moi non plus!’. ‘Non toi tu es une ‘oiseaulogue!’. ‘J’aime bien le mot papa’. Papa rétorque: ‘On l’invente OK?, une nouvelle appellation!’. Puis il me dit soudainement: ‘je suis rentré par la porte d’en arrière dans la vie’. Je me demandais de quoi il parlait…’J’avais peur de l’électricité, je restais en retrait quand on était proche des switch, des filages, des plugs,…. mais vois-tu j’ai fait ma vie la-dedans. J’ai été heureux la-dedans d’abord à la Compagnie de pouvoir, puis ensuite chez Electro peut-être un peu moins mais j’ai été heureux. Si c’était à recommencer, je ferais pareil… le même parcours. J’ai réussi à gagner le pain quotidien de ma famille; ma mère, mes soeurs, mes frères…. et de notre famille avec Monique, vous-autres. C’est ça mon acquis dans la vie, je suis content de mon acquis. Quand je vois mes descendants comme Jacob, avec les jumeau-jumelle, puis Marc, puis tout vous autres les enfants, petit-enfants, les conjoints, les arrières petits-enfants …quand je vous vois je suis très heureux!’ Tout ça m’a été dit en toute humilité, sans peine ni regret, simplement de la voix calme et posée d’un papa – grand-papa – arrière-grand-papa amoureux de sa famille. / J.